La Globalisation
LA GLOBALISATION vue par HENRI TISOT.
Ce texte vilipende LA MONDIALISATION ou pire LA GLOBALISATION si chère aux politiques de tous bords qui se sont acoquinés avec l'Union européenne. Honte à eux !
Il nous faut protéger, défendre et conserver notre langue.
« Alors, d'une chose l'autre, M.Hamel se mit à nous parler de la langue française disant que c'était la plus belle langue du monde, la plus claire, la plus solide ; qu'il fallait la garder entre nous et ne jamais l'oublier, parce que, quand un peuple tombe esclave, tant qu'il tient sa langue, c'est comme s'il tenait la clef de sa prison… »
La dernière classe. Alphonse Daudet.
Frédéric Mistral avait dit à Daudet à propos du peuple : « S'il tient sa langue, il tient la clef qui, de ses chaînes, le délivre ! »
« Le premier instrument du génie d'un peuple c'est sa langue » affirme Stendhal.
La diversité des langues a été de toute éternité voulue par Dieu, par le Créateur. Rappelez-vous BABEL ! Reportons nous dans la Bible:
« Toute la terre avait une même langue et des paroles semblables.
'Allons, bâtissons-nous une ville, et une tour dont le sommet atteigne le ciel (s'agit-il des tours de Manhattan ? Non, il s'agit de la tour de Babel). L'Eternel dit : 'Voici, ils sont un seul peuple et ont tous la même langue. Allons, descendons !et, ici même, confondons leur langage, de sorte que l'un n'entende pas le langage de l'autre.' L'Eternel les dispersa de ce lieu sur toute la face de la terre et les hommes renoncèrent à bâtir la ville. C'est pourquoi on la nomma Babel, parce que là le Seigneur confondit le langage de toute la terre ; et de là l'Eternel les dispersa sur toute la surface de la terre. » Genèse, chapitre 11.
Voilà donc que la Bible et Dieu s'en mêlent et aussi de grands penseurs dont Yeshayahou Leibowitz décédé en 1994 à 91 ans: « La racine de l'erreur, ou du péché se trouve dans le projet de créer une situation où régnerait 'une langue et des paroles semblables', situation de centralisation, ce que dans notre langage moderne nous appelons totalitarisme. Une seule langue et une seule parole ! Mais pour celui qui réfléchit, il n'existe pas de situation plus effroyable que ce conformisme si artificiel. On ne peut imaginer une tyrannie plus terrible que celle-là où il n'y aurait plus ni exceptions, ni déviations par rapport à ce qui est admis comme convenable ». (Brèves leçons bibliques, Paris, DDB , 1995).
« L'ennui naquit un jour de l'uniformité » selon Antoine Houdar de la Motte (1626-1731). Benjamin Constant (1767-1830) résume les choses : « La variété c'est la vie, l'uniformité c'est la mort ».
Qui donc a écrit ? : « L'uniformité de cette mondialisation, détruit, jour après jour, l'empreinte, le patrimoine, que des siècles de traditions différentes avaient apportées pour chacune des civilisations. Quel malheur ! » ? C'est Brigitte Bardot dans son livre « Un cri dans le silence » aux éditions du Rocher. L'uniformité c'est le nivellement, le nivellement à partir du bas. Le nivellement à partir d'Einstein, ce serait évidemment plus ambitieux, mais il ne faut pas trop en demander. A l'exception du général de Gaulle, les politiques veulent que la France ressemble à tous les autre pays du monde. La politique et les hommes politiques de tous bord ne sont là que pour nous détourner de l'essentiel. Pourtant, une « certaine idée de la France » nous ramène au général de Gaulle. J'ai dit à la télévision : « De Gaulle c'est la boussole de la France ! » Je ne me suis jamais réellement pris pour De Gaulle, mais je le porte en moi comme beaucoup de Français d'ailleurs, et 50 ans après l'avoir imité, je défends toujours ses idées qui demeurent salvatrices à mes yeux.
Gandhi, le mahatma, a résumé la chose en disant : « On devient ce qu'on admire ! » C'est au point que le célèbre critique de théâtre Jean-Jacques Gautier avait écrit à mon propos : « Et puis, il n'y eut plus De Gaulle et Henri Tisot voulu redevenir un acteur comme les autres. Mais le masque avait déteint sur le visage. Quel beau sujet à l'ombre de l'histoire ! »
Je le dis souvent et c'est une sorte de leitmotiv : « Je suis entré dans la peau de De Gaulle, mais il a fini par avoir la mienne ! » On n'entre pas impunément pendant près de 11 ans, dans la peau d'un personnage aussi connu et célèbre que le Général sans qu'il en reste, j'ose dire « des séquelles » comme à la suite d'une maladie. Cette maladie s'appelle le patriotisme. On n'en guérit pas. De Gaulle m'a contaminé, il m'a transmis son amour pour la France, à la suite de quoi, je souffre quand la France souffre. En fait, c'est De Gaulle qui souffre en moi du fait que la France a perdu sa souveraineté, son indépendance, qui est la seule chose à ne jamais abdiquer. Il s'agit ici de ma pauvre bataille utopique contre la mondialisation, on parle même de globalisation. Mon grand ami Roger Hanin m'a dit un jour : « Tu sais Henri, à mon âge, j'ai pris comme règle de vie, de ne m'occuper plus que de choses sur lesquelles j'ai du pouvoir pour les faire changer ». Que n'ai-je sa sagesse car je ne suis pas dupe du fait que je n'ai aucun pouvoir ? D'ailleurs, à une époque où déjà j'avais défendu la chanson française comme je tente aujourd'hui de défendre notre langue française, Yves Montand m'avait mis en garde avec cette phrase historique : « Tisot, faites gaf ! ils ne vous pardonneront jamais de défendre tout ce qu'ils ont bradé. »
Quelque 50 ans après, j'ai toujours en mémoire ce fameux discours du général de Gaulle où l'accent était mis sur l'essentiel :
« Dans le monde où nous sommes, les choses étant ce qu'elles sont, il faut prendre les choses comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités. Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant 'l'Europe, l'Europe, l'Europe', mais ça n'abouti à rien et ça ne signifie rien. Je le répète, il faut prendre les choses comme elles sont.
Je ne crois pas que l'Europe puisse avoir aucune réalité vivante si elle ne comporte pas la France avec ses Français, l'Allemagne avec ses Allemands, l'Italie avec ses Italiens, etc. Dante, Goethe, Chateaubriand appartiennent à toute l'Europe dans la mesure même où ils étaient respectivement et éminemment Italien, Allemand et Français. Ils n'auraient pas beaucoup servi l'Europe s'ils avaient été des apatrides et qu'ils avaient pensé et écrit en quelque espéranto ou volapuk intégré. »
La diversité des peuples qui tous gardent leurs caractères propres est la seule sauvegarde pour se préserver de l'uniformisation que préconise la mondialisation que prône les Etats–Unis. La politique du Président Sarkozy va à l'encontre de cette diversité des peuples bien qu'il ait déclaré le 3 mars 2011 au Puy-en-Velais que « sans identité, il n'y a pas de diversité ». Le comble !
De Gaulle était totalement contre une Europe dominée par les Etats-Unis, ce qui est le cas en ce moment sans oublier pour autant que nous devons notre salut au nombre impressionnant de soldats américains qui ont laissé leur vie lors de la Libération en 1944.
De Gaulle confiait à Alain Peyrefitte qu'il n'admettait pas que « nous nous fondions comme du sucre dans le café dans cette Europe des multinationales, dans cette Europe des Américains. L'Amérique est devenue aujourd'hui une entreprise d'hégémonie nationale ».
Sauvegarder sa souveraineté est notre seul salut ! Mais est-ce que tous les Français sont prêts à privilégier cela ? A privilégier les intérêts nationaux et non pas les leurs ? Que devient le patriotisme aux yeux des patrons français qui délocalisent et qui laissent sur le carreau des ouvriers qui ont parfois consacré leur vie à l'entreprise ? Et ces patrons ne sont-ils pas complices de l'esclavagisme qu'ils favorisent dans les pays de délocalisation où les ouvriers vont être payés trois euros six sous et encore moins quand ce sont des enfants ? L'esclavage avait pourtant été aboli en France le 27 avril 1848. Honte à eux ! Oui, je m'interroge sur mes compatriotes quand j'apprends que les paysans français « empesticident » leurs champs et notre nourriture du même coup. Le plus fort c'est qu'ils en tombent eux-mêmes malades.
« Labourage et pâturage, sont les deux mamelles de nos cancers ».
Quant à ceux qui livrent leurs bêtes à l'abattoir où elles vont être tuées dans des conditions indignes, je rejoins ma grande amie Brigitte Bardot dans son combat pour les animaux, elle qui se démène pour qu'on évite aux bêtes d'agoniser un quart d'heure durant. On nous parle sans cesse de cette laïcité qui est certes notre seul rempart, mais qui n'est jamais appliquée. On est en plein « y a ka– faut kon ».
Tout cela pour produire plus, gagner plus, se déshonorer davantage.
Décidément Sacha Guitry avait raison : « Les Français sont des gens extraordinaires, malheureusement, ils ne sont que trois mille ».
Le regretté Jean Dutourd dans son livre « Dutouriana » chez Plon nous fait sentir que la défense de la terre va de pair avec la défense de la langue : « Défendre sa langue, c'est comme défendre sa terre. L'ennemi, aujourd'hui, est les Etats-Unis. La France est pleine de traîtres qui font entrer les soldats ennemis, sous forme de mots et d'expressions américaines à l'intérieur du territoire national. Les jargonneurs d'aujourd'hui sont les dignes fils et petits-fils des collabos vichyssois : même abdication, même zèle à servir le provisoire vainqueur contre la patrie éternelle. »
En effet, on ne compte plus les idioties des imbéciles qui parlent en live, ce qui est bien mieux qu'en direct. Suivons l'actu, pendant qu'ils font des breafing avec leur coache qui les bouste à l'occasion des compéts, des répéts où ils se font tacler. Nous voila tous scotchés sur nos fauteuils. Des mots, ils en font de la conso et c'est la cata. Tout ça est nickel, le p'tit déj, le numéro perso, l'appart', comme dab. Le mot listing remplace le mot « liste ». Le mot pakajing remplace le mot « paquet ». On tronque les mots ! On assassine la langue française et la France par contrecoup.
Prenez une seule page dans n'importe lequel des journaux français et prenez note de tous les mots anglo-saxons qui jalonnent les lignes et qui sont de fait les mots émigrés qui envahissent notre pauvre langue.
Ces mots, tous aussi laids les uns que les autres, me font prendre les jambes à mon cou et m'évader de ce monde avec Anatole France qui disait : « Je n'ai pas besoin de faire partie du troupeau pour être rassuré ».
« Y a pas d'soucis ! » dit le troupeau à tout bout de champs, plutôt « qu'il n'y a pas de problèmes ». « Je voudrais une pizza marguerite – y a pas d'soucis ! » Pourquoi y aurait-il du souci pour une commande de pizza, je vous le demande ? D'ailleurs, on ne fait plus de négation, même le Président de la République n'en fait plus, cela va plus vite. Cette phrase de René Huygues est une sorte d'antidote : « Il y a une infirmité de la pensée qui consiste à être soumis à celle de son temps. »
N'oublions pas que les mots quand on les respecte, LES MOTS NOUS TRANSMETTENT DES MESSAGES :
N'est-il pas troublant que le mot monde soit l'anagramme du mot démon : MONDE-DEMON. Cela donne raison à Louis-Ferdinand Céline dont je ne partage pas les idées antisémites mais qui déclare avec justesse : « Le monde n'est, je vous assure, qu'une vaste entreprise à se foutre du monde ».
Et comme m'enchante cette déclaration de Rabbi Akiva qui vivait au temps de Jésus et qui me paraît frappée au coin du bon sens : « Le monde va son chemin. Nous sommes condamnés à vivre dans le monde tel qu'il est et qui a été créé par Dieu tel qu'il est. Et c'est précisément parce que le monde a été créé par Dieu tel qu'il est qu'il ne changera pas. Tout le problème est de savoir si l'homme est disposé à rendre un culte à Dieu, dans le monde tel qu'il est. »
Pourtant, il faut tout de même se battre jusqu'au bout. Peut-être n'avons été mis sur Terre que pour ce combat utopique et alors même que l'on sait qu'il est vain. Mais à Churchill à qui on demandait « comment il avait fait pour combattre le nazisme », il a répondu : « On l'a fait parce que c'était impossible ! » Antoine de Saint-Exupéry a formulé une phrase équivalente : « Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait ! »
On nous rabâche qu'il est impossible de quitter l'Euro et l'Union européenne, eh bien nous allons le faire tout en criant « merde », car c'est encore ce qui nous reste de bien français.
Henri Tisot.
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